Entretien avec Philippe Hurel - "Quelques traces dans l'air"
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L'Orchestre philharmonique de Strasbourg accueille en ses murs le 3 février 2022 le compositeur Philippe Hurel, figure essentielle du paysage contemporain français. Porté par le clarinettiste Jérôme Comte, lui-même dédicataire du concerto Quelques traces dans l'air, le concert est placé sous la baguette d'Aziz Shokhakimov. Le compositeur animera une conférence à ce sujet avant le concert en Salle Marie Jaëll à 19h.*
Pourriez-vous décrire Quelques traces dans l’air en trois mots ?
Il s'agit d'un concerto où le soliste est "augmenté" par les deux clarinettistes de l'orchestre (réverbération, échos, etc) et aussi par l'orchestre lui-même qui l'entoure comme un prolongement électronique..
C'est aussi une pièce qui fait référence aux souvenirs de nos chers disparus, aux traces qu'ils nous laissent. Pour autant, ce titre ne fait aucune allusion aux passages rapides et rythmiques qui sont nombreux.
Pourquoi avoir choisi la clarinette comme instrument soliste ?
C'est un instrument qui a la capacité de se fondre dans la masse orchestrale mais qui a aussi une grande puissance. Il est par ailleurs capable de produire des sons proches de l'électronique. Et puis mon admiration et mon amitié pour Jérôme Comte ont été décisives.
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour la composition de cette œuvre ?
Les traitements électroniques que j'ai pratiqués en studio pour d'autres pièces ont été inspirants mais aussi ma relation avec le jazz, même s'il n'y a aucune trace jazzystique dans la pièce. C'est plutôt dans la manière dont la partie solo est conçue dans les passages rapides qu'on pourra identifier cette influence. Elle apparaît alors comme une sorte de "chorus" avec une grande vivacité rythmique. Et puis, comme je l'ai dit plus haut, la disparition, le deuil ont été des facteurs déterminants dans ma manière d'écrire.
*entrée libre à la conférence sur présentation du billet de concert et dans la mesure des places disponibles