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Comprendre l'œuvre : Shéhérazade, de Nikolaï Rimski-Korsakov

Concert symphonique

Comprendre l'œuvre : Shéhérazade, de Nikolaï Rimski-Korsakov

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OPS

Composition 1888

Création en 1889 à Saint-Pétersbourg

Effectif instrumental
3 flûtes dont piccolo
2 hautbois dont cor anglais
2 clarinettes
2 bassons
4 cors,
2 trompettes
3 trombones
1 tuba Timbales
5 percussions
1 harpe
Cordes

En 1861, le tsar Alexandre II abolit le servage. Les arts se libèrent également. Dans leurs écrits, Tourgueniev, Tolstoï, Dostoïevski, proches du peuple, ébranlent les assises d’une société à laquelle ils appartiennent pourtant. En 1863, treize élèves des Beaux-arts créent une Société des expositions ambulantes. C’est dans ce contexte que Mili Balakirev prend l’initiative de fonder un groupe qui prendra le nom de « Groupe des cinq », composé de César Cui, Alexandre Borodine, Modeste Moussorgski et Nikolaï Rimski-Korsakov. Leur plaidoyer est d’inscrire la musique dans ses racines terrestres. En conséquence, ils s’appuient, dans l’élaboration de leur style, sur le folklore, les chants populaires ou les chants religieux de l’Église orthodoxe. L’œuvre de Rimski-Korsakov est à peu près exclusivement symphonique ou lyrique. Il doit sans doute ses talents d’orchestrateur à sa connaissance parfaite de tous les instruments de l’orchestre : il connaît les meilleurs registres, les possibilités de chaque instrument, ainsi que leurs faiblesses particulières.

Il compose Shéhérazade entre février et juillet 1888, immédiatement après le Capriccio espagnol, et s’inspire de différents tableaux des Contes des Mille et Une nuits : La mer et le bateau de Sinbad, Le récit du prince Kalender, Le jeune prince et la princesse, La fête à Bagdad – Le naufrage du bateau sur les rochers.

Dans un texte joint à la partition, Rimski-Korsakov fixe le climat général de l’œuvre : « Le sultan Shahriar, persuadé de la perfidie et de l’infidélité des femmes, jura de faire mettre à mort chacune de ses épouses après la première nuit. Mais la sultane Shéhérazade réussit à sauver sa vie en le captivant par des histoires qu’elle lui raconta pendant mille et une nuits. Pris par la curiosité, le sultan remettait de jour en jour l’exécution de son épouse, et finit par y renoncer définitivement. Shéhérazade lui conta bien des merveilles, en citant les vers et poètes et les textes des chansons, et en imbriquant les histoires les unes dans les autres. »

Ne cherchons pas dans ce poème symphonique un récit littéral des contes.

« C’est en vain que l’on cherche dans ma suite des leitmotive toujours liés à telles idées poétiques ou à telles images. Au contraire, dans la plupart des cas, tous ces semblants de leitmotive ne sont que des matériaux purement musicaux, des motifs du développement symphonique. Ces motifs passent et se répandent à travers toutes les parties de l’œuvre, se faisant suite et s’entrelaçant. Apparaissant chaque fois sous une lumière différente, dessinant chaque fois des traits différents et exprimant des situations différentes, ils correspondent chaque fois à des images. »

Créée à Saint-Pétersbourg en 1889, Shéhérazade est l’œuvre la plus populaire de son auteur.

Une œuvre à vivre lors du concert de Noël des 18 et 19 décembre 2024. 

En savoir plus sur le concert

Découvrez un extrait de Shéhérazade, enregistré lors du Concert de présentation de la saison 24/25, et dirigé par Aziz Shokhakimov

Mélanie Laurent, harpe solo de l'Orchestre, nous parle de Shéhérazade et de son rapport particulier à cette œuvre