Couleurs de la Hongrie - musique de chambre
Publié leCOULEURS DE LA HONGRIE
Mardi 19 octobre à 18h à l'Aubette
La Hongrie, terreau musical de Johannes Brahms et Franz Liszt. Ses rythmes endiablés, ses élans folkloriques et ses accents terriens ont été au cœur de leurs œuvres. La génération de compositeurs hongrois suivante, Béla Bartók et Zoltán Kodály en tête (Johannes Brahms était allemand mais si proche de la Hongrie), ont voulu dépasser ce folklore imaginaire recréé. Ils vont, durant plusieurs années, collecter la musique à sa source, là où elle existe encore, dans les montagnes et les campagnes de Hongrie, de Roumanie, des Balkans… Leur nouvelle approche musicale ethnomusicologique, les conduit à se forger un langage musical propre. Riches de leurs rencontres, ils vont pouvoir affirmer et revendiquer leur identité hongroise puisée au plus près de leurs racines. Leur compatriote Ernő Dohnányi reste, quant à lui, plus attaché à la culture germanique. Pourtant, au travers de sa musique il est indéniable qu’il a été, lui aussi, fortement marqué par ses origines. Autour de trois œuvres de musique de chambre se trace le destin musical de trois compositeurs hongrois historiques.
PROGRAMME
ZOLTÁN KODÁLY
Intermezzo pour trio à cordes
BÉLA BARTÓK
Contrastes pour violon, clarinette et piano
ERNŐ DOHNÁNYI
Sextuor pour piano, violon, alto, violoncelle, clarinette et cor en do majeur
Charlotte JUILLARD violon, Joachim ANGSTER alto, Olivier GARBAN violoncelle
Sébastien KOEBEL clarinette, Sébastien LENTZ cor, Paloma KOUIDER piano
Durée du concert : 1h10 environ
Concert proposé dans le cadre de la présidence hongroise du Comité des ministres du Conseil de l’Europe
Les œuvres
ZOLTÁN KODÁLY
Intermezzo pour trio à cordes (1905) 06'
L’opéra Háry János, le poème symphonique dansé Les Danses de Galánta, le Psalmus Hungaricus… Le répertoire de Zoltán Kodály prend largement sa source dans la culture hongroise. Sa musique de chambre n’échappe pas à ces influences bien qu’à vingt-trois ans, il cherche encore son style, encore influencé par la musique germanique. Le trio en est marqué, mais déjà se font sentir les couleurs populaires.
BÉLA BARTÓK
Contrastes pour violon, clarinette et piano Sz. 111 (1938) 17'
- Verbunkos (danse de recrutement)
- Pihenő (repos)
- Sebes (vif)
Contrastes est une œuvre écrite pour le clarinettiste de jazz Benny Goodman et le violoniste virtuose Joseph Szigeti. L’œuvre originelle devait comporter deux mouvements, rappelant l’esprit des rhapsodies hongroises. Unique dans la production de Béla Bartók, c’est la seule à faire intervenir un instrument à vent parmi ses compositions de musique de chambre. Destinée à être enregistrée sur un disque 78 tours, elle ne devait pas excéder dix minutes. Finalement, Béla Bartók compose trois mouvements durant près du double. Une œuvre tout en contrastes de tempi, de timbres et de technique. Les deux instruments principaux virtuoses sont accompagnés par un piano discret. À noter l’utilisation en alternance d’un violon accordé de façon habituelle et d’un second volontairement désaccordé (sol dièse-ré-la-mi bémol), mais aussi d’une clarinette en la et d’une autre en si bémol.
ERNŐ DOHNÁNYI
Sextuor pour piano, violon, alto, violoncelle, clarinette et cor en do majeur op.37 30’
- Allegro appassionato
- Intermezzo : Adagio
- Allegro con sentimento
- Finale : Allegro vivace, giocoso
Rarement joué, ce sextuor doit peut-être la désaffection des instrumentistes à son étonnant instrumentarium. Il permet pourtant au compositeur, en exploitant la diversité des timbres, d’oser quelques alliances audacieuses. Cette pièce haute en couleurs mène vers des paysages variés, nés d’inspirations multiples : le romantisme allemand, le folklore hongrois et le jazz naissant.